Pour l’équipe de l’école ALIP, « Exercices de style » de Raymond Queneau est un livre extraordinaire. Point de départ : une scène de la vie quotidienne très banale, presque sans intérêt et qui va devenir un formidable outil de réécriture.
Ce texte date de 1947 et raconte 99 fois la même histoire, mais réécrite de 99 manières (= style) différentes. C’est donc un exercice littéraire : on écrit avec une contrainte (= une obligation).
Raymond Queneau est un écrivain français (romans, pièces de théâtre; poésies …) qui fait partie du mouvement littéraire Oulipo. L’Oulipo c’est Ouvroir de littérature potentielle : un courant (= un mouvement, un genre, un groupe) littéraire très inventif et créatif, qui travaille sur les pouvoirs et manipulations du langage grâce à des jeux linguistiques. Ce courant est encore actif. Il a publié il y a peu de temps une balade parisienne inspirée par les mathématiciens. Retrouvez d’autres exemples de leurs activités ici.
Pour en savoir plus sur ce mouvement artistique français très important au XXème siècle, on vous invite à la lecture de ce livre :
Ce mouvement, un peu à part, est à distinguer du surréalisme. Le grand projet de Queneau était d’essayer de rapprocher le langage parlé de la langue littéraire. Il va donc déformer la langue, créer des mots et une grammaire, simplifier l’orthographe etc… Un peu en vain, cela ne réussit que dans ses livres.
Raymond Queneau dit avoir eu l’idée d’écrire un même texte de manières différentes en écoutant « l’Art de la fugue » de Jean-Sébastien Bach. ‘Exercices de style » sera publié en 1947, au milieu d’une œuvre littéraire déjà riche.
Il continue d’écrire, des poèmes pour Sartre, des chansons pour Juliette Gréco et les Frères Jacques, mais aussi des dialogues de films pour Resnais…Il reçoit de nombreux prix, continue de se passionner pour les mathématiques qu’il applique à son écriture.
« Doukipudonktan ! » : 1959, « Zazie dans le métro » fait son apparition et c’est un immense succès ! Un bel exemple du « nouveau français » que Queneau voulait créer. Louis Malle l’adapte au cinéma en 1960 et c’est une merveille.
Ecoutez notre équipe parler de « Zazie dans le métro »
Puis en 1961, Queneau offre au public ses « Cent mille milliards de poèmes » : le lecteur est invité à créer, modeler, mélanger des vers pour composer de 1000000000000000 de nouveaux sonnets (contrainte poétique – 2 quatrains – 2 tercets).
Raymond Queneau meurt en 1976.